Commentaire de texte du sonnet 18 de Ronsard dans Les Amours


         A l'époque de Ronsard se développe un courant de pensée humaniste très en vogue : il consiste par exemple en un retour aux textes antiques, dans notre cas il s'agit des textes de Pétrarque. Pour écrire le sonnet 18 ici à l'étude qui n'a pas de titre et que l'on nomme donc par le premier vers : « Un chaste feu qui les cœurs illumine » dans le recueil des Amours (1552), Ronsard s'est certainement inspiré de « Gratie, ch’a pochi’l », 179e sonnet du recueil intitulé Canzoniere de Pétrarque, qui fait l'éloge de Laure qui est morte. Dans ce blason Ronsard fait peut-être l'éloge de la figure poétique de Cassandre de Salviati : n'étant pas nommée dans le poème, il n'est pas certains que la femme que décrit Ronsard existe ou si elle n'est qu'une figure poétique.  

 

En quoi la réécriture de Pétrarque permet à Ronsard de se démarquer comme poète et de se valoriser en tant que tel ?


"Gratie, ch'a pochi'l", Canzoniere, Pétrarque

 

Des dons que le ciel ne prodigue qu’à peu de monde,

une rare vertu qui n’est plus dans la nature humaine,

un esprit du vieil âge sous une blonde chevelure,

et dans une modeste dame une haute et divine beauté ;

 

Une grâce singu­lière et toute nouvelle,

et le chant qu’on sent jusque dans l’âme ;

la céleste démarche, et le souffle charmant et ardent

qui amol­lit toute dure­té et abaisse tout orgueil.

 

Et ces beaux yeux qui changent les cœurs en rocher,

et qui peuvent éclai­rer l’abîme et les té­nèbres,

et enle­ver l’âme aux corps pour la donner à d’autres.

 

Tels sont, avec les paroles remplies de sens doux et éle­vés,

avec les soupirs déli­cieu­se­ment inter­rom­pus,

 

les magi­ciens qui m’ont méta­mor­pho­sé.

 

Sonnet 18, Les Amours, Ronsard

 

Vn chaste feu qui les cuœurs illumine,

Vn or frisé de meint crespe annelet,

Vn front de rose, vn teint damoiselet,

Vn ris qui l’ame aux astres achemine.

 

Vne vertu de telles beaultez digne,

Vn col de neige, vne gorge de laict,

Vn cuœur ia meur dans vn sein verdelet,

En dame humaine vne beaulté diuine.

 

Vn œil puissant de faire iours les nuictz,

Vne main forte à piller les ennuiz,

Qui tient ma vie en ses doitz enfermée:

 

Auecque vn chant offensé doulcement

Ore d’vn ris, or d’vn gemissement:

 

De telz sorciers ma raison fut charmée

 


I/ Éloge du féminin


          Tout d'abord, Ronsard fait en effet un blason du corps féminin étant donné que tout le sonnet  se constitue d'énumérations du corps de la femme. Presque tous les vers commencent par « Un » ou « Une ». Ronsard décrit cette femme sous de multiples aspects. Il décrit la possible figure de Cassandre comme une femme modeste : « un chaste feu » (v.1). Ici, la dame est métaphorisée par le « feu », elle brûle le poète : d'abord elle déclenche la passion amoureuse chez l'amant mais en même temps elle le fait souffrir en le consumant de l'intérieur (inspiré d'ailleurs directement du pétrarquisme). Mais ce feu est dit « chaste », c'est-à-dire que la dame exclut tout rapport sexuel et que c'est donc avant tout un amour platonique, c'est aussi un amour fidèle (ce qui montre que la dame est inventée par Ronsard car dans la vie réelle, Cassandre est mariée à un autre). C'est un amour pudique, qui ne blesse pas la pudeur. Pétrarque décrit lui aussi une femme humble : « et dans une modeste dame » (v.4). Ici, Pétrarque utilise le terme de « dame » qui fait référence à la domina : dans la poésie, c'est une dame qui exerce un pouvoir de domination sur l'amant qui subit l'amour qu'il lui porte, qui le rend aussi heureux que malheureux. C'est un topos de la littérature courtoise, du fin'amor que Ronsard reprend beaucoup dans ses poèmes et qui vient de Pétrarque. Ronsard fait l'éloge de la beauté physique de Cassandre : «  Vn or frisé de meint crespe annelet » (v.2). Cassandre a vraisemblablement les cheveux blonds et ondulés ou « frisé[s] » : cette couleur rend la dame lumineuse, angélique ainsi que d'une beauté exceptionnelle. Mais elle semble déjà mariée puisque selon Ronsard elle porte un anneau : en effet, Ronsard étant un clerc, il n'a jamais pu épouser la Cassandre de la vie réelle qui s'est unie à Guillaume de Musset. Il s'est sûrement inspiré de la vraie Cassandre pour en créer une « fausse » poétique. Pétrarque aussi décrit Laure comme une femme blonde : « sous une blonde chevelure » (v.3). Le fait que ces deux femmes soient blondes est soit une coïncidence et Pétrarque et Ronsard ont le même goût pour les femmes, soit la Cassandre de Ronsard est bel et bien une figure inventée car c'est une reprise de la Laure de Pétrarque. Mais le blason ne s'arrête pas là, Ronsard décrit également la peau de Cassandre : « Vn front de rose, vn teint damoiselet » (v.3). On peut voir que Cassandre est une femme encore jeune comme le confirme le terme de « damoiselet » qui renvoie à la demoiselle c'est-à-dire la jeune fille, une personne de sexe féminin qui n'est pas mariée, une jeune fille de bourgeoisie ou de bonne famille. D'ailleurs Ronsard ajoute : « Vn cuœur ia meur dans vn sein verdelet » (v.7). Le cœur de Cassandre, logée directement dans sa poitrine, permet à Ronsard de se concentrer sur cette zone du corps féminin et de le décrire comme « verdelet » c'est-à-dire vigoureux et ferme ce qui montre que c'est encore une jeune fille (elle a 20 ans). Ce terme montre aussi que son sein est encore capable de produire du lait, donc Cassandre peut avoir des enfants (ou en a déjà). Ronsard lui consacre ainsi une dimension maternelle et érotique qui accentue la jeunesse et la douceur de Cassandre.

            Mais nos deux poètes ne font pas que s'extasier sur la beauté physique des dames, ils valorisent également leur intellect. Ronsard parle de : « Vne vertu de telles beaultez digne » (v.5) La beauté de la dame montre une retenue due à son rang, qui aspire au respect. Selon Ronsard, sa vertu vaux ses beautés. Pétrarque fait une comparaison : «  un esprit du vieil âge » (v.3), l'esprit de Laure est comparable à celui d'une personne plus âgée et donc plus instruite et plus expérimentée. Elle est très bien éduquée, elle est savante en plus d'être belle. Pétrarque ajoute : « Tels sont, avec les paroles remplies de sens doux et élevés » (v.12). Pétrarque allie la douceur et l'érudition de sa dame. La douceur serait peut être les échanges amoureux entre les deux amants et les paroles élevées seraient leurs échanges savants, c'est un amour idéal qui lie plaisir et intelligence.

            Enfin, Pétrarque et Ronsard insistent sur le chant de leurs dames parfois interrompus par leurs sourires voir leurs rires. Pétrarque parle de « soupirs » : « avec les soupirs délicieusement interrompus » ce qui montre le caractère doux et discret du souffle de l'aimée soutenu par l'adverbe « délicieusement » qui accentue le côté extrêmement agréable à entendre des soupirs. Pétrarque porte plus l'attention sur le soupir plutôt que sur le chant de Laure, après tout le poète est un être qui voit ce que les autres ne voient pas. Ronsard reprend cette thématique dans les vers 12 et 13 presque mot à mot : « Auecque vn chant offensé doulcement - Ore d’vn ris, or d’vn gemissement ». Ronsard reprend le soupir de Laure par le gémissement de Cassandre qui interrompent tous deux le chant sans doute mélodieux. Ce chant et ses soupirs sont peut être des éléments inspirés directement des sirènes de la mythologie grecque. En effet, les sirènes sont des êtres hybrides (moitié femme, moitié poisson ou oiseau selon l'auteur) qui charment les marins par leurs chants pour les pousser à se noyer : ainsi les sirènes les dévorent. Dans l’iconographie, les sirènes seront représentés comme des femmes très belles. Ici, Laure et Cassandre sont peut être les sirènes des poètes qui les envoûtent de leurs chants et les conduisent à leurs pertes : l'amour les fait souffrir selon la fin'amor. C'est ici un autre moyen pour Ronsard de bien écrire.


II/ Des femmes qui ont tous les pouvoirs

                 En effet, Pétrarque et Ronsard divinisent les femmes qu'ils décrivent. Pétrarque fait de sa dame un objet unique : « Des dons que le ciel ne prodigue qu’à peu de monde » (v.1), « une rare vertu qui n’est plus dans la nature humaine » (v.2). Personne d'autre qu'elle n'est ce qu'elle est, ce qui convient aux qualités d'une déesse. De plus, il l'exclut totalement du genre humain. Les vertus de la dame viennent directement du ciel. Quand il la décrit, il utilise un champ lexical directement lié à la divinité : « une haute et divine beauté » (v.4), « la céleste démarche » (v.7). Il n'utilise que des tournures mélioratives (hyperboliques) pour parler d'elle, tant elle est magnifique. Ronsard aussi par conséquent utilise ce thème de la femme divine : « Vn col de neige, vne gorge de laict » (v.6), « En dame humaine vne beaulté diuine » (v.9). La dame est très blanche à la manière d'une déesse : rien ne peut être aussi blanc. C'est un symbole de pureté, elle est immaculée. Mais Ronsard n'extériorise pas Cassandre du genre humain : seul le poète le peut. En effet le poète est le messager des dieux et c'est pourquoi il voit ce que les autres ne voient pas. Le poète est inspiré directement par les cieux. La figure inspiratrice de Cassandre qu'il ne peut que par conséquent voir comme une déesse lui permet ensuite en tant que poète de révéler son talent d'interprétation du monde qu'il observe.

             Pour se valoriser encore plus, Ronsard reprend l'allusion mythologique de Pétrarque de la figure de Méduse. Méduse appelée aussi la Gorgone, est dans la mythologie grecque l'une des trois Gorgones (avec ses sœurs Euryale et Sthéno) et la seule à être mortelle. Ses yeux ont le pouvoir de pétrifier (changer en pierre) tout mortel qui croise son regard. Après avoir été décapitée par Persée, son masque — le gorgóneion — est remis à Athéna qui le fixe sur son égide. La représentation du gorgoneion sera longtemps utilisée comme une protection contre le mauvais œil.  Méduse est devenue l'archétype de la femme fatale au XIXe siècle mais aux époques de Ronsard et de Pétrarque, elle est encore perçue comme un monstre. Pétrarque utilise ce personnage mythologique à travers le paradoxe : « Et ces beaux yeux qui changent les cœurs en rocher » (v.9). C'est un paradoxe parce qu'on pourrait d'abord croire que de « beaux yeux » ne nous voudraient que du bien. Or, si l'on reprend le motif de la femme ensorceleuse comme l'est la figure de Méduse, c'est une association logique. La beauté féminine (ou seulement la femme) est dangereuse. Pétrarque fait aussi référence ici à la douleur que l'amour pour la femme fait éprouver au cœur de l'homme. Ici, l'amour durcit le cœur, alors qu'il est censé le rendre plus léger. La souffrance est au cœur de ce sujet. Ronsard est plus subtil dans l'allusion à Méduse, il utilise seulement une périphrase : « Vn œil puissant » (v.9). La femme est aussi décrite par Pétrarque comme une enchanteresse puisqu'elle change le poète en quelque chose qu'il ne précise pas : « les magiciens qui m’ont métamorphosé » (v.14). Toutes les vertus de la femme idolâtrée sont personnifiées comme des « magiciens » : chaque détails de la personnalité de la dame jettent un sort au poète qui ne peut s'y dérober. La dame « métamorphose » l'amant au sens où elle le révèle en tant que poète, étant sa muse, ce qui montre encore que Cassandre et Laure sont certainement inventées pour la poésie (mais peut être sont-elles inspirées de femmes réelles). Ce vers est d'ailleurs le dernier vers du sonnet, c'est donc la morale du poème, ce qui rend cette idée d'autant plus importante. Ronsard reprend cette thématique également dans son derniers vers avec des termes plus explicites : « De telz sorciers ma raison fut charmée. » (v.14). Le poète devient même fou de cet amour qui l'envahit, le poète ne l'a pas demandé et il le subit. « Charme » ici a d'abord le sens d'une action magique, d'un sortilège, mais peut aussi avoir un sens ambivalent : le « charme » de la dame elle-même ensorcelle aussi le poète. Nos deux auteurs défendent certes une vision de la femme perçue comme dangereuse, mais néanmoins puissante, notamment sur l'homme. Ronsard se dit lui-même comme assujetti à la dame dont il fait l'éloge : « Qui tient ma vie en ses doitz enfermée » (v.12). Cette métaphore de la femme qui tient la vie du poète entre ses mains prouve bien la supériorité de la dame sur l'amant : par le simple fait qu'il l'aime, la dame a (presque) le droit de vie et de mort sur lui, après tout le poète la considère en tant que déesse. Dans la tradition courtoise, la domina est maîtresse du jeu de la fin'amor, c'est elle qui décide de la tournure que prendra la relation. On peut facilement imaginer que si la dame accepte, l'amant revit. A l'inverse si elle refuse, l'amant meurt de chagrin. On peut aussi voir ici la figure de Pandore, la première femme humaine selon la mythologie grecque avec les vers 11 et 12 : «  Vne main forte à piller les ennuiz, Qui tient ma vie en ses doitz enfermée ». Créée par Zeus afin de se venger des hommes, Aphrodite lui donna la beauté ; Apollon lui donna le talent musical ; Hermès lui apprit le mensonge et l'art de la persuasion et lui donna la curiosité ; enfin Héra lui donna la jalousie. C'est une chaste vierge douée d'une beauté ravissante et semblable aux déesses immortelles. Elle transporte avec elle une boîte contenant tous les maux de l'humanité notamment la Passion et l'Espérance (Pétrarque en est épris puisqu'il chante l'amour et l'attente d'une réciprocité venant de la dame) ainsi que la Mort (Cassandre tient « [la] vie [du poète] en ses doitz enfermée »). Pandore cède à la curiosité et ouvre la boîte qu'elle ne devait pas ouvrir et répand tous les maux sur la Terre sauf l'Espérance qui est restée dans la boîte. Ici la femme détient le pouvoir sur le poète de le rendre heureux, ou malheureux.


III/ Des femmes guérisseuses

              Enfin, Laure et Cassandre guérissent les maux de nos deux poètes. Ronsard l'évoque dès son premier vers : « Vn chaste feu qui les cuœurs illumine » (v.1). Cassandre comparée à « un chaste feu », elle permet au cœur du poète de retrouver le bonheur dans son malheur grâce à l'amour qu'il lui porte. Elle apporte sa lumière (pure) dans la pénombre de l'intérieur du poète. Son cœur était mort, elle le ressuscite. On peut encore y voir une métaphore de l'inspiration poétique : comme elle ravive le cœur, elle ravive l'inspiration. Pétrarque lui aussi utilise cette métaphore de la lumière : « et qui peuvent éclairer l’abîme et les ténèbres » (v.10). Les « beaux yeux » de la dame, donc l'amour que le poète lui porte, le sort de son malheur et le ramène vers le bonheur. Elle éclaire « l'abîme » donc le rien, le vide sans fond où il est normalement impossible d'éclairer quoi que ce soit. Mais la dame étant supérieure à tout elle parvient à faire l'impossible (ce qui montre encore qu'elle n'est pas réelle). « Ténèbres » évoque non seulement l'obscurité profonde mais aussi la peur ou l'angoisse. La dame a donc effectivement le don de sortir le poète de ses tourments. Comme une mère, elle le rassure.

              Chez Ronsard, le rire de la dame suffit à l'émouvoir : « Vn ris qui l’ame aux astres achemine » (v.4). En effet son chant pénètre l'âme du poète et transperce sa tristesse, qui élève le poète à la hauteur des étoiles, jusqu'à l'inspiration poétique. Ronsard fait de Cassandre sa muse. Ronsard pique cette idée à Pétrarque qui parle déjà du rôle du chant de la dame dans l'âme du poète : « et le chant qu’on sent jusque dans l’âme » (v.6), « et le souffle charmant et ardent » (v.7). Ronsard reprend textuellement cette idée de Pétrarque, mais ne reprend pas la qualité du souffle de la dame que Pétrarque décrit comme une chose agréable, presque sensuelle, qui alimente l'amour du poète (on retrouve ici la chaleur de la passion amoureuse). Cette chaleur peut aussi faire référence à la consolation de la dame : sa maternité, sa douceur, sa chaleur réconforte le poète qui pense certainement à l'être aimé mais absent en écrivant leurs textes. On voit encore que la dame réconforte le poète par le biais de cet oxymore de Ronsard : « de faire iours les nuictz » (v.9). La dame en tant que figure mythologique et transcendante bouleverse le cadre temporel. On peut ici penser que la maîtresse poétique comble le vide, illumine les moments sombres, tristes, mélancoliques de l'auteur. L'oxymore montre aussi le talent du poète dans son écriture et permet de mettre Ronsard en avant sur son habilité poétique. Pour finir, nos deux poètes décrivent la dame comme une figure qui rend le poète meilleur pour lui-même. Pétrarque utilise une antithèse : « qui amollit toute dureté et abaisse tout orgueil » (v.10) ce qui montre le caractère doux de la dame par l'action d' « amolli[r] toute dureté », donc de rassurer les tourments du poètes, de les effacer, de faire disparaître les erreurs ou l'hybris du poète que l'on retrouve dans le mot « orgueil ». Ronsard réutilise cette fonction morale de la dame dans la métaphore de la main de la justice : «  Vne main forte à piller les ennuiz » (v.10, le même vers que Pétrarque). Ici, on peut voir la main de la dame comme le symbole de la justice puisqu'elle possède déjà une main puissante et qu'en faisant disparaître l'hybris du poète elle rend la justice : elle est décisionnaire de la morale du poète en balayant tous ses ennuis. En effet, la main est souvent représentée dans l'iconographie comme la justice : il suffit de penser à la main de justice. C'est un insigne du pouvoir royal en France utilisé depuis le XIIIe siècle lors du sacre du roi. Elle symbolise l'autorité judiciaire et consiste en un sceptre terminé par une main dont les trois premiers doigts sont ouverts. Ici, la dame serait donc capable comme une reine de rendre la justice.

conclusion


                En conclusion, Ronsard montre qu'il est un poète talentueux par la reprise de la figure poétique de l'amante, de la dame qu'il divinise grâce à la figure mythologique de Méduse qui vient aussi de Pétrarque, ou encore celle des sirènes et de Pandore. Il imite avec succès ce poète du siècle dernier en se réappropriant la fin'amor. En s'inspirant d'un poète qui s'est déjà illustré dans son domaine, Ronsard ne peut que s'illustrer également. Ronsard utilise d'ailleurs un style élevé ce qui montre sa virtuosité poétique. Dans le poème de Ronsard, la notion de la vue est très importante, surtout lorsque l'on parle d'amour : selon Ninon de Lenclos dans les Confessions (1700) : « Les regards sont les premiers billets doux des amants ». L'amour passe par le regard car c'est la beauté qui rend amoureux. Le poète est finalement le plus grand des amoureux puisqu'il est celui qui apprécie le mieux la beauté du monde : c'est pourquoi Ronsard, pour valoriser son talent de poète, écrit aussi beaucoup de sonnets sur l'amour (ce n'est pas un hasard si son recueil s'appelle Les Amours).

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Commentaires: 2
  • #1

    Joelle Kahn (lundi, 15 novembre 2021 22:49)

    Bonjour j'ai beaucoup apprécié votre analyse je voudrais savoir si ça serait possible d'en faire autant mais en synthétisant plus comme simplement une conclusion sur d'autre sonnets des Amours de Ronsard comme le 14, le 16, le 20 ou encore le 29.

  • #2

    Q (lundi, 11 novembre 2024 16:59)

    Aa